Bientôt 400 ans que Molière est né et bientôt 100 ans que naissait Boby Lapointe. Quel rapport entre la semaine de la langue française et de la francophonie et ces deux hommes ? Lorsque l’on parle de la langue française, ne dit-on pas la langue de Molière ? Mais sait-on que sans Pézenas point de Molière ?

Et oui, de son vivant Molière était connu et adulé par la cour de Louis XIV et ses contemporains. Ses années de jeunesse, il les a passées pourtant loin de Paris, où il est né. Abandonnant le chemin tout tracé par son père qui l’aurait fait gentilhomme ordinaire de la chambre du roi et tapissier, il cèdera à sa passion pour le théâtre et Madeleine Béjart et deviendra comédien. Pourtant, nul n’est prophète en son pays. A Paris, point de succès, après deux échecs retentissants, la troupe de Molière se dissout et Molière part en province pour 12 ans. Il parcourra tout le sud de la France, territoire de la langue d’Oc, pour poser sa malle quelque temps à Pézenas, à la cour du prince de Conti. Il y jouera ses premières créations. Abandonné par le prince, il retournera à Paris avec toute son expérience de la comédie et ses premières pièces écrites. S’ensuivront des années endiablées pendant lesquelles Molière jouera et créera à perdre haleine.

Pourtant au 19ème siècle, on ne joue plus les pièces de Molière. Il est tombé dans l’oubli. Il aura fallu le hasard d’une découverte aux archives de Montpellier pour que Molière occupe à nouveau le devant de la scène : deux quittances signées Molière données aux Etats Généraux du Languedoc suffiront à ranimer la flamme ! Albert-Paul Alliès, érudit piscénois, fréquentant les cercles littéraires parisiens, saisira l’opportunité de rendre à Molière ce qui est à Molière. Il sera à l’origine du mouvement molièriste, de la revue le Molièriste et de la création du Monument à Molière érigé à Pézenas en 1897.

300 ans après la naissance de Molière, nait à Pézenas, Robert Lapointe, mathématicien, qui a fait de brillantes études. Pour échapper au STO, il prendra la clé des champs sous le nom de Robert Foulcamp et exercera de nombreux métiers (scaphandrier, poseur d’antennes télé, marchant de layette) avant de percer dans le cinéma et la chanson sous le nom de Boby Lapointe. Pour cela, il montera à Paris… Qui n’a pas en tête : la maman des poissons, Ta Katie t’a quitté, Avanie et Framboise ?

Deux hommes au parcours différent mais pourtant, beaucoup de points communs. Un avenir tout tracé qui est rejeté pour donner lieu à la créativité verbale, un point de passage : Pézenas ! Un lieu en commun : l’ancienne boutique du Barbier Gély dans laquelle Molière aimait se rendre au 17ème siècle et qui abrite aujourd’hui le musée Boby Lapointe. Nos deux « farceurs » unis pour le meilleur et surtout pour le rire… Ils ont tant apporté à la langue française et nous font tant rire !!!

Avec ces deux hommes, la langue française exprime toute sa richesse !

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